4 déc. 2008

Clap Noir. Deux documentaires sur les pères : OULED LENINE et NOS LIEUX INTERDITS

Deux documentaires sur les pères :
Ouled Lénine et Nos lieux interdits

Cette génération écartelée et malmenée par des destins douloureux, une génération pour qui la politique l’a emporté et qui l’a parfois payé de sa vie, en tout cas, de sa vie privée, certainement, est décrite également par deux documentaristes venues du Maghreb. Dans les deux cas, ce sont des femmes jeunes qui prennent la caméra pour interroger la génération de leurs pères.

Nadia El Fani, dans Ouled Lénine, fait une merveilleuse déclaration d’amour à son père, militant communiste en Tunisie pendant la période des années 60-70. Elle trouve une très juste, très honnête place pour dresser une analyse de la vie politique tunisienne. Son regard balaie depuis les années trente (36, dit l’une des personnes témoins), avec la montée de la vague communiste, pour décrypter les relations en Tunisie, notamment dans le milieu étudiant, entre les idées communistes et le mouvement indépendantiste, vainqueur en 1956, jusqu’à une réflexion sur l’islamisme en politique, favorisé par le pouvoir dans le cadre de la lutte anti-communiste depuis le milieu des années soixante dix et aujourd’hui phénomène incontrôlable. Un film brillant, d’une intelligence humaine chaleureuse. Militants et militantes, très bien choisis, passionnants à écouter, sont filmés avec une empathie dépourvue de naïveté. Ils brossent par petites touches, une histoire lumineuse de la Tunisie des années d’indépendance. C’est un film où la première personne n’amène ni narcissisme, ni nombrilisme, mais au contraire impose le regard porté sur l’autre comme une évidence

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